marie-michele lucas - artiste platiscienne - art contemporain - brest



 2013-09-18 

Les Chantiers
Etat des lieux de travaux artistiques en cours.

    Ciao Bunker, explications avant...



Ciao bunker
Ce sera donc le 21 septembre 2013 à 18H sur la partie Ouest de la plage de Tréompan en Ploudalmézeau Finistère Nord.
Aller jusqu'au bourg de Ploudalmézeau, suivre la direction de Tréompan, puis celle du camping et enfin prendre la direction de la plage de Tréompan.
Le 21 septembre est le jour de l'équinoxe qui sépare l'été de l'automne, les marées seront de vives eaux avec un coefficient de 104 ce soir-là.
Nous partirons de l'Ouest de la plage (sur le haut de l'estran ou sur la dune) pour venir jusqu'au milieu là où arrive le ruisseau et où est situé le blockhaus, nous porterons le manteau sur 300m en suivant le son du saxophone.
On peut prendre des bottes: il n'y aura pas beaucoup d'estran.
Nous couvrirons le bunker un peu avant la pleine mer (qui est annoncée à 19H31)
Le vin chaud accompagnera le début du jusant




Ciao*, bunker!
* Le mot ciao ['tʃao] est d'abord un salut amical et informel de la langue italienne, employé aussi bien quand on se rencontre que quand on se sépare.
Le mot s'est répandu peu à peu à la suite des migrations d'Italiens, et est désormais un des mots italiens les plus familiers à travers le monde, intégré comme formule courante de salutation en diverses autres langues, sous des orthographes adaptées à celles-ci. Mais souvent, comme en français ou en allemand, l'expression est utilisée seulement pour prendre congé, au contraire de l'usage italien.
Extrait de Ciao wikipédia

De temps en temps à grande marée le blockhaus du milieu de la plage de Tréompan est entouré d'eau, comme pour se préparer à une belle virée en mer. Alors celui qui a été imposé par l'occupant, celui qui accueille les enfants en maillot de bain en vue d'exploration de châteaux imprenables ou de cohortes de raveurs en-sonorisés... aurait décidé de s'en aller, de se faire la malle, de partir vers l'océan?


Notes sur les dessins les bunkers de l'Atlantique nov.2011
Blockhaus
attrait du bord de mer, tropisme vers cet endroit entre terre, ciel et mer et mon regard peu à peu pointé sur les blockhaus, étranges objets que l'on a laissés là depuis la fin de la guerre, avec une profonde indifférence
animaux préhistoriques, formes architecturales arrondies, chars sans roue prêts à s'en aller ou à s'enfouir sous terre, un petit peuple étrange
ils appartiennent au mur le l'Atlantique: 15OOO bunkers prévus avec 4000 réalisés et plusieurs sur les côtes que j'arpente souvent.
Protection particulièrement forte de Brest

Mur de l'Atlantique
construit entre 1942 à 44, il s'agissait d'établir une défense pour protéger l'ensemble de l'Europe de l'invasion ennemie
un mur mais pas formellement! c'est un mur avec de canons, c'est-à-dire que l'on ne pouvait approcher des côtes sans être sous la visée d'un canon et ceci sur tout le littoral atlantique
Et c'est cela qui m'a intéressée: comment faire un dessin qui donne cette vision où l'on est tout le temps surveillé, être tout le temps sous l'oeil d'un des cyclopes tapi dans la dune.

septembre 2013
Le travail par chantiers que je mène, explore un sujet en plusieurs chapitres (plusieurs pièces). Cela commence souvent par des dessins, ensuite (ou parfois en même temps) il y a production autre (textes, film, action) qui viennent éclairer, approfondir la réflexion ou contextualiser. Ici, le point de départ était la production de dessins représentant un paysage (rivage) composé d'éléments du mur de l'Atlantique.
L'action qui prendra place ce samedi d'équinoxe de 2013, le 21 septembre, poursuit la réflexion sur le rivage qui était "guerrier au siècle dernier. Elle s'appuie sur un blockhaus bien précis, celui du milieu de la plage à Tréompan dont l'observation fréquente a permis de voir qu'il bougeait. Ce que je traduis poétiquement, métaphoriquement par "il s'en va vers la mer".
Nous avions déjà Gérard Auffret (sédimentologue, géologue) et moi, effectué des liens entre art et science et c'est avec bonheur que nous avons une nouvelle fois partagé nos préoccupations, moi je fabrique, dessine, invente et lui raconte, parle des archives de la terre, du paysage qui est un palimpseste (refaisant sans cesse ce qui nous arrive au regard), de l'oubli: effacement par l'érosion,, de la datation des grains de sable, du paysage de Tréompan d' il y a 6000 ans...
C'est cela que nous aimerions faire partager samedi.

J'ai imaginé, inventé dans un flip book le départ du bunker vers la mer.




Après un temps de concertation, nous avons décidé que Gérard Auffret parlerait de sa façon de voir la mouvance du blockhaus lors d'une interview. Nous l'avons réalisée le 22 mars 2013, devant le bunker. étrangement c'est la période que des hommes avec des tractopelles ont choisie pour renflouer le sable à l'arrière du blockhaus et ainsi remettre la rivière sur son cours d'Est.

Textes écrits par Gérard Auffret
Il me les avait transmis déjà en décembre et nous étions allés les lire au passage de l'an neuf devant le bunker à la rivière insolemment située à l'Ouest.

Fossilisation du blockhaus de Treompan

Saint-Pabu le 27 décembre 2012

Au chaud dans mon bureau (tandis que le vent souffle et que la pluie tambourine), retiré depuis des lustres des affaires scientifiques , j'imagine la surprise d'un géologue qui dans 250 millions d'années explorant la cime d'une montagne (à 4000 mètre d'altitude...) rencontrerait dans le sable d'une ancienne formation littorale, parmi les coquillages, les débris d'un cube de béton pesant plusieurs tonnes...

Dialogue, quelque part sur la planète Terre entre le géologue et le narrateur en l'an 250 000 2012...

Le géologue réfléchit:
Cette formation pourrait donc dater du Poubellien inférieur qui au même titre que la fin des dinosaures est un repère remarquable de l'échelle stratigraphique de la planète Terre ....(la première planète de la galaxie à avoir été peuplée par les humains...)....Mais comment ces débris gigantesques peuvent-ils se retrouver mélangés avec les fragiles coquilles de patelles
Et le géologue de songer à la possibilité d'un tsunami qui aurait jeté au rivage les vestiges d'une ancienne cité engloutie: Par-Ys , peut-être?
Encore une erreur grossière Monsieur le géologue , comme en ont beaucoup commis vos prédécesseurs...En ces temps là des hordes orientales suivant le soleil en sa course, déferlaient sur l'ouest de l'Europe, transportant leur mobilier: menhirs, dolmens, blockhaus...Ils finissaient tous en Finistère! Le dernier de ces évènements date de Juin 1940

Saint-Pol de Léon, 6 juin 1944

Au matin du 6 juin 1944 en Saint-Pol de Léon, le sujet de la version latine propos au candidat du baccalauréat était un texte de Cicéron (traduction de Jean Bloas) qui sonnait comme un étrange message:
De l'avantage qu'il y a, à être attaqué par un ennemi venant de la terre plutôt que par un ennemi venant de la mer... *
Au même moment avait lieu le débarquement sur les plages de Normandie.

Retour à Tréompan en 2013 (lamentations???)

Ce blockhaus est l'ultime résidu de la vague du tsunami nazi qui dévasta en juin 1940 l'ouest de l'Europe. Planter là , face à la mer pour arrêter les hommes, il n'arrêtera ni les hommes , ni la mer
La loi littorale n'existait pas encore, on pouvait donc s'installer n'importe où et la vue sur mer était déjà privilégié notamment pour installer les canons sensés repoussés l'ennemi... La loi littorale aurait pourtant garanti une jouissance du lieu pour au moins 100 ans, compte tenu d'un recul maximum du rivage de 1 mètre par an...
Depuis sa construction en 1943, le blockhaus a vu se succéder 140 marée d'équinoxe et d'affronter moult tempêtes mémorables
Il en a connu des hivers rigoureux , des étés pourris,
Au cours du XXe siècle le niveau moyen de la mer ne s'est élevé que de 20 centimètres , mais la mer n'a pas cessé d'avancer quand elle ne trouvait devant elle que sables ou limons.Le blockhaus construit sur la dune a aujourd'hui les pieds dans l'eau à chaque grande marée!
A la fin de ce millénaire on ne pourra sans doute le voir que lors des marées basses d'équinoxe et dans 100 000 ans , il sera peut-être par 70 mètres de fond, toutes les glaces ayant fondues....

Lambaol-Gwitalmeze vers 1910*

Vision de Seza Groupig en transe :
"La mer monte, monte....Le clocher de Lambaol est tombé. Notre beau clocher est recouvert par la mer"

Communication personnelle de Jean Bloas
Légendes du canton de Ploudalmézeau, Mikael Madeg (Embann Kéredol)




la réalisation du manteau
décision de couvrir le blockhaus d'un manteau,il sera réalisé en pulls pour garder le côté anthropomorphique (pointé par Virilio dans Bunker Archéologie) ou le côté attachement (ou détachement, répulsion???) que nous avons vis à vis de ces structures en béton armé. Trouver des pulls, des pulls abandonnés? Un grand nombre.
Les assembler, comment? Coudre à la main? A la machine? On choisira d'utiliser des machines à coudre. Conserver la forme des pulls, on aurait pu n'en faire que des rectangles, non on garde les manches, cols... Les couleurs... Dire mon regret de ne pas tout avoir fait en noir, gris et blanc.
Peu à peu les surfaces se montent, il faut chercher des salles assez grandes pour étaler et rassembler les grands morceaux et puis aussi de l'aide parce que à nous deux Cathy Créach-Le Bras et moi non c'était devenu trop juste.
les personnes qui ont cousu:
Nelly Berthou, Aline Berthou, Isabelle Boucher, Eliane Briant, Margaux Briant
merci à elles,
merci au directeur de l'esab et à celui du centre social de Pen ar Creach à Brest
merci à Cathy Créach-Le Bras pour son accompagnement tout au long de ces 2 années de gestation
merci à Patrick et Rémy Le Bras pour leur muscles qui ont été absolument nécessaires à l'essayage
Il y avait tant de pulls à l'atelier que j'ai commencé des dessins de gens qui portent les pulls. Cette partie là se poursuit.




Il y a dans les dessins "trait de côte jour" de la série des Bunkers de l'Atlantique, peu de personnages, seulement 3, deux d'entre eux sont des musiciens que j'ai dessiné en hommage à un artiste islandais Kjartansson qui a réalisé une pièce vidéo qui enchante les paysages du froid (vue à la Biennale de VENISE 2009). Ces personnages se trouvent justement devant le blockhaus de Tréompan, cela veut dire que dans le temps du dessin, j'avais déjà imaginé cette scène: un musicien qui engage le paysage dans le palimpseste de mouvements terrestres et maritimes dont parle le géologue, sédimentologue. Xavier Rocher accepte de jouer le lieu. Merci à lui.
A samedi.




  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    





  


    







 
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